Obligations CEE 2026 : ce qu’il faut retenir des annonces

Par Maria Salhi | 28 novembre 2025

CEE 2026 : Priorité à la rénovation performante avec 26,7% pour lutter contre la précarité énergétique. Budget ambitieux!

CEE 2026 : cap, volumes et calendrier

La sixième période des certificats d’économies d’énergie s’étendra de 2026 à 2030. L’obligation annuelle moyenne est fixée à 1 050 TWh cumac, dont environ 26,7 % sont spécifiquement réservés à la lutte contre la précarité énergétique, représentant 280 TWh cumac chaque année. Le gouvernement a également annoncé une hausse du budget annuel, qui devrait dépasser les 8 milliards d’euros en 2026, illustrant ainsi une ambition renforcée pour les économies d’énergie et la réduction de la précarité énergétique. Ces orientations instaurent un dispositif plus exigeant, ciblant en priorité la rénovation performante.

Les principales règles fixées par le décret « P6 »

Le décret n° 2025-1048, publié au Journal officiel du 4 novembre, formalise le cadre réglementaire de cette période. Voici les dispositions majeures à retenir pour l’intervalle 2026‑2030.

  • Part “précarité” : coefficient à 0,364, soit 26,7 % du volume annuel.
  • Seuils d’entrée abaissés : introduction de nouveaux acteurs dès 2026, avec notamment le fioul domestique et les carburants autres que GPL plafonnés à 500 m³, et le GPL carburant à 2 000 tonnes.
  • Coefficients d’obligation par énergie : électricité 0,731 kWhc/kWh ; gaz naturel 0,827 kWhc/kWh ; chaleur et froid 0,358 kWhc/kWh ; fioul 11 078 kWhc/m³ ; carburants 8 718 kWhc/m³, etc.
  • Programmes CEE : plafond total relevé à 500 TWhc sur toute la période.
  • Lutte contre la fraude : indépendance accrue pour les organismes de contrôle et encadrement des liens capitalistiques.
  • Délégataires : seuil minimal de 300 millions de kWhc et exigence d’un système de management de la qualité certifié.
  • Péremption : les CEE délivrés à partir de 2026 auront une validité maximale de 12 ans.

Le texte introduit par ailleurs l’objectif de garantir un temps minimal de retour ou un reste à charge minimal pour les bénéficiaires, conformément à l’esprit de la “loi Cazenave”.

Qui est concerné dès 2026 ?

L’abaissement des seuils intègre un plus grand nombre d’acteurs dans le dispositif : distributeurs de carburants, metteurs à la consommation de fioul, fournisseurs d’électricité, de gaz, de chaleur et de froid. Tous seront tenus de générer des certificats d’économies d’énergie proportionnellement à leur volume de vente. Les ménages à revenus modestes restent une cible prioritaire grâce à la part “précarité” qui leur est dédiée.

Ce que cela change pour votre rénovation

L’augmentation des obligations vise à accélérer la mise en œuvre de rénovations performantes. Les opérations regroupant plusieurs travaux ainsi que les rénovations globales deviennent plus attractives. Les interventions à fort impact seront toujours recherchées, telles que l’isolation, le remplacement d’équipements obsolètes, le raccordement à un réseau de chaleur vertueux ou le pilotage énergétique.

  • Rénovation globale : une trajectoire lisible, avec des économies mesurables et des aides mieux ciblées.
  • Copropriétés : le calendrier de la P6 s’aligne avec l’essor des plans pluriannuels de travaux.
  • Logements locatifs : les bailleurs pourront sécuriser des opérations pour améliorer la performance énergétique de leur patrimoine.

obligations-cee-annonces

Concernant la facture d’énergie, l’impact du dispositif renforcé devrait rester modéré, sous le contrôle des pouvoirs publics.

Calendrier et points à suivre en 2026

  • Dès janvier : nouvelles franchises et coefficients d’obligation applicables par type d’énergie.
  • Comptes CEE : obligations renforcées pour l’ouverture et la gestion des comptes CEE, accompagnées de contrôles supplémentaires.
  • Contrôles indépendants : organismes certifiés sans liens capitalistiques avec les parties impliquées.
  • Justificatifs : attestation de fin de travaux, preuves d’éligibilité et traçabilité continue des opérations.
  • Stratégie financière : anticiper la péremption à 12 ans pour optimiser le pilotage des certificats.

Ce cadre vise à renforcer la fiabilité des dossiers, la rigueur administrative et la qualité des chantiers liés aux CEE.

Conseils pratiques pour sécuriser vos CEE

Avant de lancer le chantier

  • Vérifiez l’éligibilité de votre bâtiment et la nature des travaux envisagés.
  • Réalisez un audit énergétique pour identifier les priorités.
  • Demandez des devis détaillés qui intègrent la valorisation CEE et le reste à charge.
  • Privilégiez des entreprises qualifiées et des contrôles réalisés par des tiers indépendants.

Pendant et après les travaux

  • Conservez scrupuleusement tous les documents justificatifs : devis, factures, attestations.
  • Assurez-vous de la conformité technique à chaque étape.
  • Constituez le dossier CEE dès la réception des travaux.

Une gestion rigoureuse permet d’éviter les refus lors de l’instruction, et d’anticiper la péremption des certificats à partir de 2026.

Copropriétés : organiser sa feuille de route

La P6 offre une fenêtre opportune pour lancer les travaux en copropriété. Il est essentiel de structurer l’audit énergétique, la programmation pluriannuelle et les étapes budgétaires. Consultez notre guide pour mettre en œuvre un plan pluriannuel de travaux en copropriété afin de cadrer la priorisation, les appels d’offres et l’organisation des votes.

Pour les résidences à charges élevées, donnez la priorité à l’isolation de l’enveloppe et au chauffage collectif performant. La dynamique des CEE 2026‑2030 peut réduire le reste à charge et encourager l’adhésion collective lors des assemblées.

Budget, aides et reste à charge : comment arbitrer

Les certificats d’économies d’énergie viennent souvent compléter d’autres dispositifs d’incitation à la rénovation énergétique. Pensez notamment à MaPrimeRénov’, aux aides locales et aux offres des fournisseurs d’énergie pour bâtir un plan de financement solide adapté à vos travaux. La règle du “retour minimal” ou du “reste à charge minimal” vous oriente vers des projets utiles, réellement efficaces et pas seulement subventionnés.

Notre rôle dans l’accompagnement de votre projet

La P6 valorise la préparation en amont et la bonne exécution des travaux. Avec un audit précis, une conception rigoureuse et un suivi de chantier exigeant, votre stratégie CEE peut devenir un véritable levier. Selon la nature de votre projet, cela peut inclure le recours à un architecte d’intérieur pour garantir la cohérence technique et esthétique.

  • Estimation et chiffrage rapide du reste à charge.
  • Sélection d’entreprises qualifiées et accords contractuels sécurisés.
  • Accompagnement administratif complet sur le montage et le dépôt des dossiers CEE.
  • Pilotage dédié et suivi du chantier jusqu’à réception finale.

Envie d’en parler avec un expert de terrain ?

Vous projetez des travaux éligibles CEE en 2026 et cherchez un accompagnement personnalisé, de l’étude à la réalisation ? Les équipes de Renovation Man vous aident à structurer votre projet, avec un expert dédié, des architectes d’intérieur intégrés, une sélection rigoureuse d’artisans et un suivi sécurisé jusqu’à la livraison. Contactez Renovation Man pour organiser votre feuille de route et optimiser votre dossier CEE.

FAQ

Quels sont les principaux changements pour la sixième période des CEE ?

La période 2026-2030 introduit des obligations accrues, un cadre renforcé contre la fraude et une validité réduite des certificats à 12 ans. Elle vise surtout à intégrer des rénovations globales afin de maximiser l'impact énergétique.

Comment la part « précarité énergétique » affecte-t-elle le dispositif CEE ?

En réservant 26,7% des volumes annuels, cette part cible prioritairement les ménages modestes, augmentant la pression sur les gestionnaires pour prouver l'impact réel. Elle accentue la nécessité d'une approche fine en termes d'aides et de priorisation des travaux.

Quels acteurs seront intégrés au dispositif à partir de 2026 ?

Les distributeurs de carburants, fioul domestique et GPL rejoignent les responsables traditionnels dans cette phase. Ce changement élargit le champ des obligations mais nécessite une vigilance accrue sur les contrôles qualité et la régularité administrative.

Quelles sont les conséquences de l'abaissement des seuils d'entrée ?

L'abaissement des seuils élargit le bassin d'acteurs responsables, ajoutant une complexité logistique et administrative considérable. Les nouveaux entrants doivent se préparer à une gestion rigoureuse des certificats pour éviter des pénalités.

Que doit-on anticiper pour le pilotage des comptes CEE ?

La péremption à 12 ans impose une optimisation stratégique des comptes, ce qui signifie planifier avec précision chaque volet des projets certifiés. Une négligence dans le suivi pourrait entraîner une invalidité coûteuse des certificats accumulés.

Comment s'assurer que les projets répondent aux nouveaux critères ?

Un audit énergétique rigoureux, suivi d'une planification et d'un suivi minutieux, est essentiel. La conformité à chaque étape est cruciale pour garantir la validation des certificats et éviter les requalifications défavorables.

Les copropriétés peuvent-elles tirer parti du nouveau cadre CEE ?

Absolument, à condition qu'elles s'engagent dans une planification structurée et priorisent l'isolation et les systèmes de chauffage collectifs. C'est une opportunité mais aussi une responsabilité renforcée en termes de gestion et de documentation.

Articles suggérés